Etude No.1, Op.1-III – Mauro Giuliani

[Marieh]

Etude No.1, Op.1-III – Mauro Giuliani (1781 - 1829)

[manuel]

Merci Marieh! Très joli etude!

[Edgar Blanc]

Merci Marie. Mais que signifient les points au-dessus des notes sur la vidéo ?

[Marieh]

Mais que signifient les points au-dessus des notes ?

C'est le doigté main droite, un point pour l'index, deux pour le majeur et trois pour l'annulaire.
La croix, c'est le pouce gauche qui pince la basse par dessus le manche.
Où l'on voit que Giuliani n'hésitait pas à jouer du même doigt 3 fois de suite et jouait avec le pouce par dessus le manche (comme Ferdinando Carulli)...
Par contre, on ne sait pas s'il avait un bottleneck à l'auriculaire.

Doigté.jpg

[Alain Bauer]

C'est le doigté main gauche, un point pour l'index, deux pour le majeur et trois pour l'annulaire.

Main gauche ? Parles-tu de la main qui pince les cordes ou de celle dont les doigts appuient entre les frettes du manche ?

[Marieh]

Oups, main droite bien sûr. "La main rosace".

[Edgar Blanc]

"Gauche", "droite"... pourrait-on éviter ce jargon technique à l'avenir ? On s'y perd tous.

Merci pour ces explications, et je me rends compte que je suis un peu un boulet pour le coup car les explications se trouvent à la fin de la vidéo (j'écoute toujours en coupant l'image...).

Je comprends pourquoi il jouait parfois plusieurs notes d'affilé avec le même doigt même si ce n'est pas ce qui nous semble le plus optimal aujourd'hui (enfin si, pour moi avec mes ongles déjà qualifiés des "ongles les plus pourris du monde" par l'un de nos illustres confrères il y a des jours où je dois changer tous mes doigtés - on s'y fait).

Vous connaissez le tuto de Cyprien Barale sur la main droite ? Je le partage ici, même si Mauro a dû se retourner dans sa tombe c'est le tuto le plus passionnant qu'il m'ait été donné de voir (pour ne pas dire le seul tuto passionnant qu'il m'ait été donné de voir ?)

[Marieh]

Je comprends pourquoi il jouait parfois plusieurs notes d'affilé avec le même doigt

Oui, il y a une certaine logique.

Merci pour la vidéo de Cyprien Barale, c'est très intéressant. L'inversion majeur-annulaire, il me semble pourtant en avoir déjà entendu parler. Ou bien j'ai rêvé ?
Bon, allez, je reprends mon médiator...

[Edgar Blanc]

Oui, et même le fait de suivre une logique qui ne correspond qu'à la seule physionomie de la main droite sans prendre en compte les cordes est une belle idée à creuser. Je l'ai un peu creusée pour ma part mais pas tant que ça, préférant rester traditionnel, mais il s'agit d'une technique qui mérite d'être au moins un peu connue et étudier je pense.

[Jazz cancan]

Je comprends pourquoi il jouait parfois plusieurs notes d'affilé avec le même doigt même si ce n'est pas ce qui nous semble le plus optimal aujourd'hui (enfin si, pour moi avec mes ongles déjà qualifiés des "ongles les plus pourris du monde" par l'un de nos illustres confrères il y a des jours où je dois changer tous mes doigtés - on s'y fait).

C'est une pièce que l'on peut très facilement jouer entièrement avec deux doigts p-i, je défis quiconque de faire la différence à l'oreille avec le jeux à trois doigt p-i-m. Cela vient peut-être du fait que je joue à la pulpe et en pincé.

[Edgar Blanc]

Certes. Mais la pulpe n'a rien à voir là-dedans je crois, même avec l'ongle on tend à obtenir un son qui est le même pour chaque doigt.

[Alain Bauer]

Certes. Mais la pulpe n'a rien à voir là-dedans je crois, même avec l'ongle on tend à obtenir un son qui est le même pour chaque doigt.

C'est un grand défi pour tout guitariste de réduire au minimum l'effet "doigt" sur le son, de même que le choix de la position de la note sur le manche, sauf bien sûr lorsqu'on joue avec ces différences consciemment pour varier le son...

[Jazz cancan]

Certes. Mais la pulpe n'a rien à voir là-dedans je crois, même avec l'ongle on tend à obtenir un son qui est le même pour chaque doigt.

Je dirais plutôt tout en allant dans ton sens que contrairement à la pulpe l'ongle a tendance à uniformiser le son.

On peut très bien sans effort jouer fort-faible-fort-faible avec un seul doigt, mais si on recherche de la fluidité on jouera p-i ou i-m, pour un trait par exemple.

L'esprit humain a tendance à regrouper par deux, à imprimer la musique sur le pas.
Le Romantisme a aussi commencer à tout lier, avec excès, à trop rechercher la fluidité, certainement en réponse à la génération de musiciens avant eux dont le jeu était beaucoup plus staccato, plus mécanique.