Décès de Raúl MALDONADO

[didier]

décidément le monde de la guitare n'arrête pas d'être en deuil , Raul Maldonado s'en est allé rejoindre le paradis des musiciens




message d'Arnaud Dumond
RAÙL MALDONADO, guitariste, compositeur, chanteur...
Encore en Grèce j’apprends le décès de Raùl, sa fin terrestre.
Raùl avait trois passions dans la vie : Françoise, son épouse et sa famille, la musique, et l’Argentine. Moi je perds un grand frère, et un ami rare qui ne manquait jamais de me témoigner son estime par des compliments sur les réseaux sociaux d’une fidélité et d’une attention toujours surprenantes.
Raùl qui débordait d’histoires intarissables derrière lesquelles une vie peu banale palpitait. Un destin. Une culture universelle, une musicalité, un humour, de l’auto-dérision, et un autre talent que j’admirais aussi beaucoup chez lui, immigré Argentin de Rosario vers l’âge de 20 ans : celui de pratiquer la langue Française avec un à-propos et une précision rares que beaucoup de nous autres Français pouvions lui envier; d’une richesse et d’une drôlerie qu’il devait en partie à sa fréquentation de l’oeuvre complète de San Antonio…
On se connaissait depuis si longtemps, mais de façon plus étroite depuis 7 ans, où sa générosité et celle de Françoise profitaient de chaque occasion pour nous inviter à St Chéron. Délicieux moments d’amitié où il n’était pas rare que Raùl chantât quelques unes de ses milongas ou autres. Raùl avait toujours chanté mais le faisait rarement en public autrefois, alors que beaucoup plus ces dernières années. Aussi me souviens-je aujourd’hui d’avantage du chanteur que du guitariste de haut niveau qu’il fut, et beau comme un dieu ! , finaliste du Concours de Paris par exemple.
Ses tangos nous rappelaient son Argentine, mais tout aussi bien chantait notre condition humaine et sa compréhension de la vie.
A l’issue d’une soirée qui lui avait été consacrée à l’Ambassade d’Argentine en juin 2017, j’avais fait un petit compte-rendu dans guitaremag, dont, en y associant Elena, je veux lui redire aujourd'hui, avec tout mon amour, les dernières phrases, tant elles témoignent de son charisme qui restera toujours en nous et en ceux qui tenaient à lui. Phrases empreintes de lyrisme certes, toutes à mon admiration devant la découverte de son exceptionnel talent de chanteur : mais je n’en renie rien tant je m’aperçois aujourd’hui dans la tristesse de sa perte combien sa passion de vivre son art restera pour nous à jamais exemplaire.
« …Alors, avec une voix chaude, vibrante, parfaitement juste et timbrée, une voix que n'eut pas désavoué le grand Gardel, le chant de Maldonado éleva avec une élégance extrême une plainte déchirante mais sans pathos aucun, une plainte drapée d'honneur et sapée de frais comme un tangero. Un chef d'oeuvre. Est-ce indiscret de révéler que les dizaines d'admirateurs de Raùl présents ce soir-là, dont maints guitaristes et musiciens de renom ou aficionados anonymes, émettaient un silence de gorges nouées par la voix du poète, retenaient leurs larmes au bord de la musique ? Moment inoubliable assurément, où l'homme que nous fêtions ce soir-là, rappelait soudain au coeur de chacun ce petit théâtre d'amour et de douleur, d'erreurs et de générosités qu'est toute grande vie, dans la Pampa, rue de Cimarosa, Paris 16è...
Car qu'était-ce la guitare ici sinon le théâtre de notre vie-même ? Elle n’était plus cette caisse de bois dont certains grattent les cordes jour après jour, elle n'était pas d'avantage cet instrument de courtoisie mondaine ou à la légitimité toute populaire. Par les mots aussi forts que simples de Yupanqui mis en musique par Raùl, par sa voix aussi bouleversante que douce, la guitare échappait soudain à elle-même, échappait à ses pays, à ses fidèles, à ses manies, à ses limites. Face à la beauté du monde, des êtres, des corps, face à la misère, à la solitude, face à l'injustice et à tant d'autres maux sur terre, face au silence éternel qui nous guette, Raùl nous faisait sentir que la guitare était … nous-mêmes. "Mi guitarra".
Merci Maestro Maldonado et ami de nous l'avoir rappelé ! Et longue vie à ta mémoire, assurément. »

[ClassicGuitare]

[tambora]

Mais pourquoi partent-ils tous au meme moment? Il doit y avoir un festival de musique qui s'organise la-haut!

[manuel]

Merci Tambora!
Malheureusement avant ou après nous trouverons dans le même festival.

alors nous allons toucher la guitare le plus rapidement possible.

[Gazalain]

Je l'avais rencontré il y a déjà un bon moment à Rosny sur seine pour une Master-class avec l'ensemble de Frédéric Denépoux et nous avions joué en groupe le thème d'un Air andin populaire et à l'occasion, il m'avait dédicacé un vieux 33 tours que ma femme avait acheté dans les années 60. C'est toujours triste une disparition, et d'autant plus en ayant connu et rencontré la personne en réel.